mardi 26 novembre 2013

Pépites 2013

L'ouverture du Salon du livre jeunesse approche, on s'en lèche les babines d'avance comme des gourmandes que nous sommes.
Tout plein de livres, tout plein d'auteurs, tout plein de découvertes !

Comme chaque année, avant l'ouverture officielle, ont été décernées les désormais fameuses Pépites qui "récompensent la qualité et la richesse de l'édition européenne de littérature de jeunesse".
Bon, littérature jeunesse de jeunes relativement âgés quand même, à voir la préselection.

Notamment en BD.
D'ailleurs, vous trouverez le lauréat de la pépite BD, Last Man, à la section adultes de la médiathèque.
Je ne l'ai pas lu (son succès fait qu'à peine revenu il repart aussitôt chez un nouveau lecteur), mais je suis depuis longtemps éperdue d'admiration pour le talentueux Bastien Vivès, qui cette fois aborde un nouvel univers, accompagné de ses deux comparses Balak et Mickaël Sanlaville.
Je ne saurai donc que vous conseiller cette histoire de royaumes, de grands tournois, d'alliances et de combats à la sauce catch influencée par le monde du manga et du jeu vidéo.
Ici, un article pour en savoir plus. Et, pour le réserver.

Mais je m'égare...
Au départ, je pensais vous parler seulement des documentaires primés.

C'est L'art de l'ailleurs qui reçoit la pépite du livre d'art.

Un ouvrage riche et beau comme Palette sait les faire.
A le lire, on se dit qu'on aurait pu faire mille livres de ce livre tant chaque chapitre ouvre de perspectives.
Qu'il s'agisse des premières cartes du monde, des transformations du paysage dans la peinture, de la représentation des animaux exotiques ou des questionnements contemporains sur l'immigration, l'ailleurs se décline à travers tous les arts.
Une véritable invitation à la curiosité.




Dans la catégorie des livres documentaires, la Pépite va à Israël Palestine, une terre pour deux de Gérard Dhôtel. Je me réjouissais déjà que Actes Sud junior ait publié ce livre indispensable qui, de la naissance du judaïsme à nos jours, reprend de manière claire et chronologique tous les enjeux de ce conflit qui dure depuis plus de 65 ans. Le parti-pris, appuyé de cartes et de chiffres, est très didactique et remplit son objectif d'aller à l'encontre des idées reçues. Pour tous les collégiens, lycéens, mais aussi les adultes à qui il s'adresse, ce livre mérite un prix qui permettra de le faire connaître davantage.


Les pépites de l'album et du livre ovni ont été données à Jean Lecointre et à Blexbolex.

Quant au roman primé, c'est La double vie de Cassiel Roadnight de Jenny Valentine, à la lecture duquel je me délecte chaque soir en ce moment. Une aventure incroyable au suspense insoutenable. Je vous en reparlerai certainement...

Stéphanie

samedi 16 novembre 2013

Avis aux monstrophiles

Petits et grands monstrophiles, savez-vous que demain Frankenstein s'invite au Théâtre 71 de Malakoff et qu'avec votre carte de médiathèque vous bénéficiez d'office du tarif réduit ?
Fabrice Melquiot adapte le roman de Mary Shelley en théâtre, en musique  et en marionnettes. Un spectacle pour tous à partir de 8 ans.




Tout ça parce que vos bibliothécaires adooooorent les monstres en tous genres.

Alors cette année, Halloween joue les prolongations : vampires, zombies, sorcières, diables et autres démons sont de sortie.

On s'amusera à prendre peur devant les incarnations de ces monstres dans les livres, au cinéma et à la télévision grâce au beau livre Diables, zombies, monstres et compagnie.
Boris Karloff en Frankenstein
Souvenez-vous du Fantôme de l'Opéra, de Benicio del Toro en loup-garou, de King-Kong...



Vive les zombies !
La mythologie aussi regorge d'animaux fantastiques, génies bienfaisants ou monstres malveillants auxquels les artistes ont donné corps. Les pages de Besti'Art se déplient et s'ouvrent en grand pour vous permettre de faire connaissance avec ce bestiaire fantastique millénaire : Gorgone, Sphinx, Stryge, Minotaure...








Et si vous préférez les monstres moins...connus, partez en voyage avec Georges Nielson, à la découverte de créatures insolites et stupéfiantes, croquées au gré des saisons par le talentueux Armel Gaulme.








Pour finir, notre chouchou, un monstre méconnu mais ô combien savoureux : le Yark. Cette créature mi-ogre mi-faux méchant dont l'estomac ne tolère que la chair d'enfants sages et obéissants, denrée rare dans nos contrées.Je laisse les fabuleux libraires de la Soupe de l'espace vous le présenter.




Sélection complète ici et bibliographie disponible dans votre médiathèque préférée !

Stéphanie


samedi 2 novembre 2013

Ursus Wehrli ou la manie du rangement

Est-ce un travers de bibliothécaire que d'aimer que les choses soient bien à leur place, ordonnées, rangées, classées ?
Je n'en suis pas sûre, mais à lire avec tant de plaisir les livres d'Ursus Wehrli, on est tenté de se poser la question.
Pourtant, dans le cerveau de cet homme, ça ne semble pas être l'ordre qui règne, mais plutôt la fantaisie. Sinon, d'où lui serait venue cette idée folle d'aller chercher peintures abstraites, chefs d'oeuvre classiques et tableaux cubistes pour tenter de remettre en ordre les éléments représentés ?

A gauche : Paul Klee, Planche de couleur

Sur chaque double-page de L'art en bazar, peinture originale et peinture "rangée" se font face. On est à chaque fois surpris, jamais lassé par le dispositif qui se renouvelle toujours. Ursus Wehrli réordonne les éléments du tableau selon sa vision personnelle, par forme ou par couleur, entassés, empilés ou cachés sous un lit !

Voici ce que cela donne pour la chambre de Van Gogh à Arles :



Ursus Wehrli nous offre une relecture des grands chefs-d'oeuvre de l'art, nous obligeant à les décomposer et à les regarder autrement.

Sa frénésie de rangement le regagne dans Photos en bazar. Il part cette fois de photographies d'éléments de notre quotidien, comme un plan de métro, un ciel étoilé, un sapin de Noël.

...ou un après-midi d'été à la piscine



qui devient ceci pour notre fou du classement :


On rira en voyant les poissons rouges transformés en batonnets de poisson pâné bien alignés.
On réfléchira en imaginant l'ennui du petit garçon du bac à sable devant ses jouets tristement rangés.
A le lire à plusieurs, chaque association de photos sera l'occasion d'une discussion ou au moins d'un sourire.


Il s'agit parfois de véritables happenings, nécessitant une sacrée infrastructure, comme on peut le voir sur la vidéo du making-off de la séance à la piscine municipale. (Bon, Ursus Wehrli est allemand, alors vous ne comprendrez peut-être pas tout.)


Après avoir fermé le livre, on pourra s'amuser à regarder le monde qui nous entoure avec les yeux d'Ursus Wehrli et imaginer des systèmes de rangement farfelus... Mais attention à ce que ça ne devienne pas une manie !

Stéphanie